Amnesty International (AI) a accusé dans un nouveau rapport, le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell de ne pas avoir nettoyé tous les sites pollués par les déversements d’hydrocarbures, dont il serait responsable, dans le Delta du Niger (sud du Nigéria).
L’année passée, après un long procès en justice initié par les communautés locales, touchées par la pollution, un accord à l’amiable a été conclu entre les deux parties, aux termes duquel, Shell s’était engagé à verser des indemnités aux victimes de la pollution et nettoyer les zones touchées.
Seulement, d’après les récentes enquêtes menées par Amnesty, les sites ne seraient pas encore totalement nettoyés. «Nos enquêtes menées sur des sites identifiés dans le rapport de l’ONU et publiées dans notre dernier rapport montrent qu’ils sont encore pollués. Cela est dû à des opérations de nettoyage inappropriées», a déclaré l’ONG.
Sur l’un des sites pollué, les chercheurs auraient trouvé, selon Amnesty, du pétrole dans la terre et dans l’eau, alors que la fuite a eu lieu il y a 45 ans.
Le rapport de l’Agence des Nations unies pour l’environnement, publié en 2011, avait identifié 60 sites pollués par Shell. Celui-ci continue à clamer haut et fort avoir répondu aux réclamations du rapport et résolu les problèmes liés à ces sites.
Amnesty pointe aussi du doigt les autorités nigérianes qui certifient le nettoyage de certains sites alors qu’ils sont encore affectés.
L’ONG internationale préconise certaines stratégies pour faire avancer le nettoyage des sites tant attendue. D’une part, il appelle à la mise en place «des audits indépendants pour contrôler la manière dont les autorités de régulation nigérianes contrôlent les nettoyages des fuites».
Du côté de Shell, ce dernier «devrait systématiquement rendre publiques toutes les informations relatives aux fuites et à la manière dont ils y ont remédié», sans oublier «les compensations adéquates» à fournir aux populations touchées.
Ces populations dont la situation est de plus en plus lamentable à tous les niveaux, sont encore obligées de prendre leur mal en patience. Leurs activités génératrices de revenus, la pêche et l’agriculture, sont à terre depuis que l’eau et la terre sont contaminées par le pétrole.