Les députés burkinabés ont adopté jeudi la loi portant révision de la Constitution, avec à la clé, un amendement de l’article 37 de la Constitution qui verrouille le nombre des mandats présidentiels.
Le parlement intérimaire a ainsi inscrit cet article qui limite à deux quinquennats successifs ou intermittents, les mandats du président du Burkina Faso parmi les dispositions de la Constitution qui ne peuvent être révisés.
Les Burkinabés ont tiré leçon de tous les événements vécus depuis la tentative, il y a une année, de l’ex-président Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Les morts et les blessés enregistrés lors de la révolution du peuple en octobre 2014 et lors du putsch avorté des éléments de l’ex-RSP (Régiment de sécurité présidentielle) en septembre, ont interpellé les politiques.
Pour le président du CNT, Chériff Sy, satisfait de l’adoption de cet amendement, «par cet acte, les députés de la transition ont assumé devant l’histoire leur responsabilité».
Le nouveau article 37, voté par 88 députés sur 89, stipule que : «le président du Faso est élu au suffrage universel direct, égal, et secret pour un mandat de cinq ans. Il est rééligible une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats de Président du Faso consécutivement ou par intermittence.»
Plus que l’article 37, les députés ont procédé à la modification des dispositions d’autres articles. Ils ont changé l’intitulé de l’hymne national burkinabè qui se nomme désormais le «Di-taa-niyè» (le chant de la victoire) au lieu de Ditanye.
«Les points révisés faisaient parties des revendications du peuple insurgé d’octobre 2014. Je pense que nous avons fait que remplir la mission que ce même peuple nous a confiée. C’était donc le minima que nous puissions faire», a déclaré Cheriff Sy, co-auteur de la proposition de révision de la Constitution.