La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) s’est alarmée ce mercredi 26 mars, face aux derniers développements au Soudan du Sud, des tensions politiques et de frictions entre le Président Salva Kiir et son vice-président, Riek Machar.
Cette alerte de la MINUSS intervient au moment où le premier vice-président, Riek Machar a été assigné à résidence dans la capitale Juba dans la nuit du 26 au 27 mars.
A la suite des informations faisant état de la détention de Machar, la MINUSS a appelé toutes les parties «à faire preuve de retenue et à respecter l’accord de paix revitalisé», a déclaré le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Soudan du Sud et chef de la MINUSS, Nicholas Haysom.
Il a averti toutes les parties que les modifications unilatérales apportées à l’accord de paix de 2018 mettent en péril «les gains durement acquis au cours des sept dernières années et risquent de ramener le pays à un état de guerre».
Reath Muoch Tang, président par intérim du Comité national des relations extérieures et du SPLM-IO (Mouvement populaire de libération du Soudan en opposition) proche de Riek Machar, a condamné l’arrestation de son leader «qui constitue à ses yeux une violation de l’accord de paix de 2018» qui avait permis la mise en place de l’actuel gouvernement d’unité.
Indépendant en 2011, le Soudan du Sud est instable suite à une guerre fratricide centrée autour de la gestion de la manne pétrolière. Les élections générales prévues fin 2024 suite à l’accord de paix de 2018, ont été reportées sine die à cause des profondes divisions entre les camps Kiir et Machar.
La MINUSS indique qu’elle intensifie ses efforts diplomatiques «pour trouver une solution pacifique» à ce nouveau différend inter-Soudanais qui risque de se greffer à la guerre en cours au Soudan depuis le 15 avril 2023.