Sahel : La tension monte d’un cran entre Alger et Bamako à la suite de la destruction d’un drone militaire malien

La tension est montée d’un cran entre Alger et Bamako peu après l’annonce par l’armée algérienne, d’avoir abattu un drone militaire malien qui aurait pénétré dans l’espace aérien algérien au niveau de la localité algérienne de Tinzaouatène qui porte le même nom qu’une localité voisine du côté malien.

Les dirigeants de Bamako avaient forcément pris trop au sérieux le président algérien, Abdelmadjid Tebboune lorsqu’il s’était réjoui le 27 mars dernier, dans une interview aux médias locaux, de la «normalisation» des relations avec le Mali, affirmant même, que «les frères maliens ont compris que l’Algérie n’est pas seulement un voisin, mais un frère».

Car, peu de jours après, le ministère algérien de la Défense a annoncé que son armée a abattu dans la nuit du 31 mars au 1er avril, un «drone armé de reconnaissance», ayant pénétré de «deux kilomètres dans l’espace aérien algérien, près de Tinzaouatène», une version aussitôt démentie par l’état-major général des Forces armées maliennes (FAMa), tout en confirmant la perte d’un «aéronef sans pilote appartenant aux FAMa».

Il a précisé que le drone s’est écrasé près de la localité malienne de Tinzawatene à cause d’une défaillance technique, ajoutant qu’une enquête est menée pour connaître les circonstances exactes de cet incident.

Dans une troisième version des faits, le Front de libération de l’Azawad (FLA), un groupe armé actif dans le nord du Mali, a lui aussi revendiqué la destruction du drone malien de type Akinci avec à l’appui, des photos de l’appareil détruit prises près de la localité malienne de Tinzaouatène contrairement aux allégations algériennes. Mais pour l’instant, aucune des trois versions officielles ne permet de trancher objectivement sur les causes réelles de la destruction du drone malien.

Ces récents développements dans les rapports entre Alger et Bamako, interviennent peu après la nomination, le 20 février 2025, de l’ancien Chef d’état-major de l’armée malienne, le général Mohamed Amaga Dolo au poste d’ambassadeur du Mali en Algérie, ce qui présageait d’un apaisement des relations entre les deux pays voisins.

Les observateurs estiment en revanche, qu’il faut s’attendre à tout de la part d’un régime algérien qui a l’habitude de courber l’échine, quand il est confronté à des puissances occidentales comme ce fut le cas avec l’Espagne et actuellement avec la France et de bomber le torse, dès qu’il a un malentendu avec l’un de ses voisins africains notamment le Mali, le Niger, le Tchad ou encore le Maroc, avec lequel le pouvoir algérien a rompu les relations diplomatiques le 24 août 2021 et maintient les frontières communes fermées depuis 1994.

En fin de compte, les grands perdants dans toute cette équation, ce sont les citoyens algériens qui sont de plus en plus isolés et privés de leur libre-circulation en dehors de leur pays. En revanche, les oligarques civils et militaires aux commandes du pouvoir à Alger, profitent fort bien de l’isolement du pays pour s’enrichir sans s’inquiéter en puisant à volonté illicitement, des fonds dans la manne pétrolière.