L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) est passée à l’action ce mardi 10 novembre, en appelant à une journée de grève générale pour le 19 novembre à Sfax, principale ville industrielle du pays.
Le mouvement syndical met finalement à exécution ses menaces suite à l’échec des négociations engagées avec l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA, patronat) à propos de l’augmentation des salaires dans le secteur privé.
Tout en boycottant le nouveau round de négociations qui était prévu pour ce mercredi, l’UGTT a programmé à la place une réunion pour arrêter le calendrier général des grèves.
La centrale syndicale et l’UTICA n’arrivent pas à accorder leurs violons sur le montant d’augmentation. Selon les informations qui circulent dans la presse, le principal syndicat tunisien réclame une majoration de 70 dinars tunisiens (32 euros environs), alors que l’UTICA propose une augmentation de 16 dinars seulement (7 euros).
Fin octobre, plusieurs centaines d’employés du secteur privé avaient manifesté à Tunis pour réclamer une «augmentation respectable» de salaire, parallèlement aux négociations démarrées depuis plus de deux mois entre l’UGTT et l’UTICA.
La centrale et le patronat qui font pourtant partie du quartette du «Dialogue national» auquel a été décerné le prix Nobel de la Paix 2015, notamment pour son rôle dans la transition démocratique tunisienne, enregistrent plusieurs divergences sur ce dossier d’augmentation de salaire. L’UTICA accuse la centrale syndicale de tenir «un discours de chantage.»
Tout laisse à croire que les deux institutions devraient arriver à une proposition qui satisfasse chaque partie, puisqu’en septembre dernier, le président tunisien Béji Caid Essebsi avait promis cette hausse des salaires dans les secteurs public et privé.