Amnesty International appelle à la libération du syndicaliste ivoirien, Ghislain Duggary Assy condamné à 2 ans de prison ferme

L’ONG Amnesty International a réagi, mercredi, à la condamnation, la veille, par la justice ivoirienne, d’un enseignant syndicaliste à deux ans de prison ferme pour « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement du service public », et ce après avoir participé activement à un mouvement de grève.

Elle a appelé à la « libération immédiate et sans condition de Ghislain Duggary Assy, secrétaire à la communication du syndicat Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité » et à l’abandon de « toutes les charges retenues contre lui », lit-on dans un communiqué signé par Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Un appel à la grève a été lancé dans les écoles primaires et secondaires de Côte d’Ivoire par deux intersyndicales qui réclament notamment la revalorisation des primes trimestrielles, mais les autorités ont qualifié cette grève d’«illégale».

L’organisation de défense des droits humains explique que « le préavis de grève, envoyé le 21 mars au ministère de l’Éducation nationale dans le respect de la procédure légale, annonçait un arrêt de travail les 3 et 4 avril».

Mais ledit préavis «a abouti à cette condamnation et à une dizaine d’arrestations qui constituent une violation flagrante des droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses, en particulier du droit à la grève et de la liberté syndicale pourtant garantis par la Constitution ivoirienne et les conventions internationales ratifiées par la Côte d’Ivoire », déplore l’ONG.

L’avocat de Ghislain Duggary Assy a, de son côté, annoncé qu’il fera appel de cette décision de la justice, jugeant « grave » le fait que son client soit condamné pour avoir simplement relayé le message sur la grève concernée.