Affaire AmirDZ : Alger allume l’étincelle d’une nouvelle brouille diplomatique avec la France

Les relations déjà tendues entre Paris et Alger viennent de connaître une nouvelle détérioration avec l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien, soupçonné d’implication dans le présumé enlèvement de l’opposant Amir Boukhors, alias AmirDZ.

Le récent rapprochement entre la France et l’Algérie ayant mis fin à une longue crise diplomatique entre les deux pays, suite au soutien par l’Elysée de l’initiative d’autonomie que propose le Maroc comme unique solution au litige du Sahara, risque fort de s’effriter après les vives protestations de la diplomatie algérienne contre la mise en examen à Paris, de trois personnes, dont un agent du consulat d’Algérie à Créteil.

Les trois mis en cause sont poursuivis pour leur implication présumée dans l’enlèvement du dénommé Amir Boukhors, selon le Parquet national antiterroriste français. Cette procédure a immédiatement suscité une vive contestation du ministère algérien des Affaires étrangères qui s’est empressé a convoquer l’ambassadeur de France à Alger, dénonçant une « atteinte inadmissible à la souveraineté de l’État algérien » et une « cabale judiciaire ».

La diplomatie algérienne conteste à la fois la forme et le fond de l’affaire, arguant que l’arrestation de l’agent consulaire aurait eu lieu sans notification préalable et en violation des immunités diplomatiques, tandis que les preuves seraient jugées faibles, reposant notamment sur la simple localisation du téléphone de l’agent près du domicile d’AmirDZ.

Pour Alger, cette affaire constitue une provocation qui risque de compromettre les efforts récents de réchauffement diplomatique entre les deux pays, amorcés suite à un échange téléphonique entre les Chefs d’Etat français et algérien, et une visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot en Algérie.

D’ailleurs, l’ambassadeur algérien à Paris qui avait été rappelé pour consultations n’a pas encore rejoint son poste à Paris, et ce depuis la reconnaissance, par le président français, Emmanuel Macron, de la souveraineté du Maroc sur son Sahara Occidental ce qui ne fait que confirmer la fragilité du récent rapprochement entre les deux pays.

Les autorités algériennes affirment que l’arrestation de leur agent consulaire s’inscrit dans une démarche préméditée visant à entraver le dialogue bilatéral. Elles mettent également en garde contre les graves répercussions que pourrait avoir cette affaire sur l’avenir des relations franco-algériennes.

Alger exige la libération immédiate de l’agent consulaire tout en exprimant sa détermination à défendre ses droits diplomatiques et sa souveraineté face à ce qu’elle considère comme un acte d’ingérence inacceptable.