La nouvelle ministre des Finances du Nigeria, Kemi Adeosun a promis de mettre à profit son expérience pour relancer l’économie de son pays mise à mal depuis la chute des cours du pétrole qui rapporte 70% de recettes à la caisse de l’Etat.
L’ex-directrice générale de la banque d’investissement Chapel Hill Denham et ancienne inspectrice des Finances dans l’Etat d’Ogun (sud-ouest) dont elle a redressé les finances, Adeosun compte travailler avec la même détermination qui l’a toujours caractérisée.
Lors de la cérémonie de passation de service avec le ministre sortant, Haruna Muhammed, en fin de semaine dernière, la ministre a promis de faire du «travail acharné» son «mot d’ordre» et d’apporter des «innovations dans le système». Avec ces mesures, Adeosun s’inscrit, selon elle, dans la vision du président Muhammadu Buhari qui est celle «d’apporter un nouveau souffle» au peuple nigérian.
Pour plusieurs observateurs, la relance de l’économie nigériane passera nécessairement, entre autres, par l’assainissement du climat des affaires pour attirer et rassurer les investisseurs étrangers, ainsi que par la fin de la dépendance du pays de la manne pétrolière.
L’instabilité de l’environnement juridique, les conditions de sécurité déficitaires dans certains endroits, voire le problème récurrent des coupures de courant ne favoriseraient pas l’attrait des investisseurs. Quoi que le Nigeria dispose de plusieurs atouts, dont sa population solvable, avec une classe moyenne de 20 à 30 millions d’habitants, certains gros investisseurs sud-africains se disent déçus de leurs expériences vécues au Nigéria dans le monde des affaires.
La lutte contre la corruption et la neutralisation du groupe islamiste Boko Haram sont autant d’autres défis que doit relever le nouveau gouvernement mis en place la semaine dernière, cinq mois après la prise de fonction de Buhari.
Le président a toujours justifié le retard de la nomination de l’équipe gouvernementale par la nécessité de «mettre la bonne personne au bon endroit». Fini donc l’exercice du pouvoir en solitaire par Buhari qui s’est par ailleurs attribué le ministère du pétrole (gangréné par la corruption).