Le président de la Guinée Conakry, Alpha Condé a remercié jeudi, son ministre de l’Intérieur, Mahmoud Cissé, ainsi que le secrétaire d’Etat aux Affaires religieuses, El Hadj Abdoulaye Diassy, et son adjoint, El Hadj Aboubacar Fofana, pour «faute lourde».
Les décrets annonçant ces limogeages n’ont pas livré des détails supplémentaires sur la nature la «faute» commise. Mais nul ne doute que ce reproche est lié aux récentes violences à Touba (préfecture de Gaoul, nord de Conakry la capitale), comme le confirment certaines sources proches de la présidence.
La ville de Touba reconnue comme abritant régulièrement des rassemblements de musulmans à l’occasion des fêtes religieuses, a enregistré des violences meurtrières interreligieuses le 14 novembre dernier. Des partisans de deux sectes musulmanes rivales se sont affrontés au sujet de la construction d’une grande mosquée dans la cité. Le bilan officiel a fait état de deux morts qui seraient des frères d’une même famille. D’autres sources parlent de quatre personnes décédées.
Le président Condé aurait donc reproché aux responsables limogés la mauvaise gestion de ces violences. Les résultats auraient été autres si chacun des responsables avait assumé convenablement ses responsabilités, commentent des proches de la présidence.
Certains responsables originaires de la région imputent la responsabilité au gouvernement qui tarde à donner une réponse officielle sur la construction ou non de cette mosquée. Depuis une année que ce contentieux existe déjà et le silence des autorités surprend plus d’un. D’aucuns craignent désormais que ces violences ne reprennent pour de bon suite à la mort de plusieurs personnes dans ces confrontations.
Pour certains observateurs, l’acte du président n’est autre qu’un moyen pour donner déjà des signaux forts à moins d’un mois de son investiture, surtout que son premier mandat était taxé de laxisme.
Alpha Condé, réélu en octobre pour un second mandat de cinq ans, prêtera serment le 14 décembre.