Les autorités sud-soudanaises ont annoncé lundi, le début du retrait de l’armée de la capitale Juba, conformément aux termes de l’accord signé fin août dernier, entre le pouvoir et la rébellion menée par l’ancien vice-président, Riek Machar.
«Le commandement (de l’armée sud-soudanaise) met en œuvre les dispositions en matière de sécurité qui prévoient le redéploiement des forces présentes à Juba à une distance de 25 km à l’extérieur de la ville», a déclaré, à la presse, le porte-parole de l’armée, le colonel Philip Aguer.
L’accord de paix, le 8ème en deux ans, prévoit, en effet, un retrait de toute force militaire dans un rayon de 25 km autour de Juba. 250 membres des forces terrestres ont été redéployés vers Mogiri (nord-est de Juba) ce lundi, d’après les précisions d’Aguer.
Les autorités, soulignant le retard prix pour entamer ce retrait, reconnaissent que ce redéploiement ne saurait terminer dans les délais prévus par l’accord, mais plutôt un mois après, en décembre.
Si l’aspect sécuritaire est déjà mis en marche, le volet politique risque de trainer encore le pas. L’accord prévoit l’ouverture d’une «période transitoire» de 30 mois, régie par des dispositions de partage du pouvoir entre les deux camps rivaux. Des élections étant prévues à l’issue de cette période, en 2018.
Or, ces dispositions sont mises à mal par la décision prise par Kiir de faire passer le nombre d’Etats dans le pays de 10 à 28. Le Parlement a entériné cette décision la semaine dernière, en votant un amendement à la Constitution qui étend les pouvoirs du président, lui permettant de créer de nouveaux Etats.
Machar avait accusé Kiir de mettre en danger l’accord de paix avec cette décision unilatérale. L’accord concédait à la rébellion la direction de deux Etats pétroliers qui, finalement, risqueraient d’être fragmentés à cause de la création de nouveaux Etats.
La délégation de la rébellion devant se rendre à Juba pour la mise en œuvre du volet politique de l’accord se fait donc toujours attendre.
Le Soudan du Sud est plongée dans une guerre civile depuis décembre 2013, ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2 millions de déplacés.