Le président kényan, Uhuru Kenyatta a limogé ce mardi 24 novembre, cinq ministres accusés de corruption et a procédé au remaniement de son gouvernement.
Les noms des ministres démis de leurs fonctions ont été cités dans une enquête gouvernementale anti-corruption. Il s’agit du ministre l’Agriculture, de la Pêche et du développement de l’élevage, du ministre de l’Infrastructure et des Transports, du ministre de l’Energie et du Pétrole, du ministre du Travail, ainsi que de celui chargé des Terres, du Logement et du Développement urbain.
Ces personnalités seraient impliquées depuis de longs mois dans des gros scandales de corruption touchant leurs départements, selon les autorités. En principe, ils avaient déjà été écartés temporairement en mars, tout en continuant à percevoir leur salaire, après la publication du rapport de la Commission éthique et anticorruption (EACC) dans lequel ils étaient indexés.
Par leur limogeage, le président entend poursuivre le processus qui consiste à obliger les mis en cause à rendre des comptes. Le chef de l’Etat aurait donné à l’EACC un délai de deux mois pour vérifier et situer le degré de responsabilité de chacune des personnes incriminées. Une quinzaine d’autres hauts fonctionnaires et dirigeants d’entreprises publiques serait également épinglés dans ces scandales.
Simple coïncidence ou non, Kenyatta a donné un signal fort à son invité, le pape François, qui a entamé sa visite au Kenya ce mercredi et qui devait livrer un message en relation avec la corruption qui mine sérieusement l’économie du Kenya.
En juillet dernier, un rapport du contrôleur général du Kenya avait révélé qu’à peine 1% des dépenses du gouvernement répondent aux règles comptables.
Dans l’Indice de perception de la corruption 2014 de l’ONG Transparency International, le Kenya occupe la 145e position sur un ensemble de 174 pays.