A l’occasion du premier colloque de l’Union africaine (UA) consacré à la lutte contre les mariages précoces des jeunes filles, qui se tient du 26 au 27 novembre à Lusaka (Zambie), l’institution africaine devrait fixer l’âge légal du mariage à 18 ans.
En Afrique, le nombre de filles mariées à un âge précoce de l’adolescence, est estimé actuellement à 125 millions de personnes. Quoique depuis 1990, le taux de filles mineures mariées diminue progressivement à travers le monde, en Afrique subsaharienne, particulièrement, le phénomène décroit à pas de tortue, de 44 % à 34 % depuis la même année.
La rencontre de l’UA qui a réuni des ministres de pays africains et des représentants d’ONG et d’agences de l’ONU a mis en lumière des chiffres alarmants sur le sujet.
Selon l’Unicef, une fille sur trois est mariée avant l’âge de 18 ans sur le continent africain et leur nombre pourrait plus que doubler d’ici 2050 pour atteindre les 310 millions.
Les filles les plus vulnérables sont surtout celles issues des milieux défavorisés, qui finissent généralement par interrompre leur cursus scolaire.
Tous les participants s’accordent que l’éducation est le moyen par excellence pour enrayer ce fléau de mariages précoces et souvent forcés qui a des conséquences sociales et sanitaires désastreuses. Cela passe, selon un responsable de l’Unicef, par le soutien des familles démunies de moyens, «en leur offrant du matériel, des services, ou des compensations financières» et en les convaincant de repousser le mariage de leurs filles de quelques années.
Human Rights Watch a interpellé, la veille du colloque, le Zimbabwe de porter à 18 ans l’âge minimum légal du mariage et d’encourager d’autres pays africains à faire de même. Notons que le président zimbabwéen, Robert Mugabe, est le président actuel de l’UA.