L’Afrique du Sud vient en tête de classement des pays africains où le taux de corruption a progressé en 2015 par rapport à l’année 2014, d’après un rapport rendu public mardi 1er décembre, par Transparency International (TI).
Ce rapport est le résultat d’une enquête réalisée par l’ONG en collaboration avec Afrobaromètre, entre mars 2014 et septembre 2015. L’enquête a sondé 43.000 personnes sollicitées de donner leurs avis sur ce fléau dans 28 pays africains.
Après l’Afrique du Sud, où 83% des personnes interrogées ont témoigné de l’augmentation de la corruption dans leur pays, viennent respectivement le Ghana (76%) et le Nigeria (75%). Dans l’ensemble des pays enquêtés, 58 % des Africains sondés ont indiqué que la corruption a augmenté dans leur pays respectif, cette année.
L’ONG Transparency International tente d’expliquer la primauté de l’Afrique du Sud par le fait que la période de l’enquête a coïncidé avec plusieurs scandales de corruption impliquant d’ailleurs le plus haut sommet de l’Etat. Le président Jacob Zuma est soupçonné d’avoir fait rénover sa résidence privée aux frais du contribuable, pour un montant de plus de 16 millions d’euros.
Par contre, les pays comme le Botswana et le Lesotho, ou encore le Burkina Faso et le Sénégal, bénéficient d’une bonne image auprès de leur population, en matière de corruption. En revanche, en Afrique du Sud, seuls 20% des personnes sondées partagent cet avis.
Concernant les corps de métier les plus corrompus, les policiers viennent en première position, suivis des chefs d’entreprises, des fonctionnaires, des douaniers et des juges et députés. Près de 22% des enquêtés ont signalé avoir versé un pot-de-vin pour obtenir un service public.
Le rapport 2015 de Transparency a la particularité d’indexer les chefs d’entreprises parmi les personnes les plus corrompues.