Le président béninois Boni Yayi a été mandaté par l’Union africaine (UA) pour tenter de dénouer la crise burundaise.
Cette décision a été prise en marge du sommet Chine-Afrique qui s’est tenu du 4 au 5 décembre dernier à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Au cours de la rencontre consacrée à la crise qui secoue le Burundi, la présidente de la commission de l’UA, Nkossazana Dlamini Zuma, soutenue par des pays occidentaux, a demandé à Boni Yahi d’accompagner les efforts de la communauté internationale dans le déploiement de solutions susceptibles de ramener la paix au Burundi.
Il n’est pas question, pour l’heure, de se substituer à la présidence ougandaise, initialement pressentie pour réunir autour de la table des négociations le gouvernement et l’opposition qui conteste le troisième mandat du président burundais Nkurunziza. Le président ougandais, Yoweri Museveni, qui n’a pas encore obtenu de résultats probants dans sa mission, était mandaté par la communauté des Etats d’Afrique de l’Est.
Le nouvel émissaire de l’UA devait se rendre ce lundi à Bujumbura, pour transmettre au président Pierre Nkurunziza, un message de paix de la part des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, et de la communauté internationale. Sa mission consistera aussi à sensibiliser l’ensemble de la classe politique burundaise sur la nécessité d’ouvrir un dialogue national, au risque de voir le pays se diriger vers le chaos.
Concernant ce dialogue, rappelons que les deux camps burundais opposés ne sont pas à priori contre cette démarche. Seulement, le gouvernement insiste pour que ce dialogue soit inter-burundais et conduit par les autorités au pouvoir. Ce que refuse l’opposition qui craint que sa marge de manœuvre soit significativement réduite.
Selon la ligue burundaise des droits de l’Homme Iteka, le Burundi a enregistré au moins 507 morts, 991 personnes emprisonnées, 2.203 cas d’arrestations jugées arbitraires, et ce entre janvier et octobre 2015.