La justice française a émis un mandat d’amener à l’encontre du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans le cadre d’une plainte déposée par Michel Gbagbo, fils de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo.
La Juge d’instruction au Tribunal de Grande Instance de Paris, Sabine Khéris, à l’origine de ce mandat, aurait tenté, sans succès, depuis plusieurs mois d’entendre Guillaume Soro. Elle ainsi délivré ce mandat d’amener, mais les policiers et enquêteurs n’ont pas trouvé le recherché à son domicile, dans le département du Val-d’Oise (région parisienne). Guillaume Soro qui assiste à la COP21 à Paris, devait être entendu sous le statut de témoin assisté.
Les avocats de Guillaume Soro ont protesté sans attendre contre la convocation de Sabine Khéris. D’abord parce que Soro est «l’un des représentants officiels de la Côte d’Ivoire à la Conférence sur le climat (COP21) dûment mandaté par le Président de la République de Côte d’Ivoire et par l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire». De ce fait, le deuxième personnage de Côte d’Ivoire serait, selon eux, protégé par une immunité diplomatique.
Protection rejetée par l’avocate de Michel Gabgbo, Maître Habiba Touré, qui craint la confusion entre «immunité» et «impunité». Guillaume Soro n’étant pas au-dessus des lois devait répondre à la justice «si véritablement il n’a rien à se reprocher», a-t-elle déclaré.
Pour les avocats de Soro qui affirment avoir déjà pris contact à plusieurs reprises avec la Juge d’instruction pour s’interroger sur le cadre dans lequel il pouvait et devait coopérer avec la justice française, «ce mandat est délivré en méconnaissance des pratiques et usages diplomatiques admis et reconnus».
Ils précisent aussi qu’«aucune preuve de violences physiques n’a pu être établie» lors de l’arrestation de Michel Gbagbo. «Il a été, à la suite de celle-ci, jugé et condamné par la Cour d’assises d’Abidjan, laquelle a rejeté tous les motifs de nullité soulevés sur les conditions de son arrestation».