L’Union européenne (UE) et le Burundi devraient entamer ce mardi à Bruxelles des consultations sur la crise burundaise.
Il s’agira pour Bujumbura de présenter à l’UE une feuille de route susceptible de résorber la crise qui a déjà fait plusieurs victimes. Des sortes de gages sur la volonté du Burundi de remédier aux violations des droits de l’Homme, des principes démocratiques et des règles de gouvernance dont il est accusé. Mais la délégation burundaise compte aussi saisir cette occasion pour se défendre contre ces différentes accusations.
L’UE sera représentée par le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, et le commissaire européen au développement, Neven Mimica. Tandis que le Burundi a dépêché une délégation forte de six ministres et d’une vingtaine de personnes, chapeautée par le chef de la diplomatie, Alain Willy Nyamitwe.
Parmi les points à l’ordre du jour de ces consultations, figurent, entre autres, la réouverture des médias privés, la sécurité des défenseurs des droits de l’homme ou encore le désarmement de toutes les forces en dehors de la police et de l’armée.
La reprise d’un dialogue inclusif sous médiation internationale fait aussi partie des objectifs. Dans ce cadre, l’Union africaine (UA) a demandé récemment au président béninois, Thomas Boni Yayi, de tenter une médiation au Burundi. Mais celui-ci a dû annuler son déplacement au Burundi, prévu ce lundi 07 décembre, pour cause d’indisponibilité de son homologue burundais Pierre NKurunziza. Quoi que dans l’entourage de la présidence burundaise, l’on évoque le fait que celle-ci n’ait pas été associée à la réflexion de l’UA sur l’envoi d’un émissaire au Burundi.
L’UE a déjà mis sur la table la possibilité de la suspension de son aide (20% du budget de l’Etat burundais) en faveur du Burundi au cas où les consultations n’aboutissaient à des résultats satisfaisants.
Pour certains observateurs et opposants burundais, l’issue des négociations qui n’intègreraient pas le départ de Nkurunziza serait tout simplement une mascarade. Aussi, ils reprochent à l’UE de ne pas avoir plutôt empêché l’élection de Nkurunziza à un troisième mandat. La mise à exécution des menaces actuelles seront plus nuisibles, selon eux, à la population.