Le président gambien, Yahya Jammeh a annoncé que son pays est désormais «un Etat islamique», dans un discours à la télévision nationale, ce samedi 12 décembre, clôturant une tournée nationale.
«Le destin de la Gambie est dans les mains d’Allah le Tout-Puissant», a-t-il précisé, ajoutant que «nous serons un Etat islamique qui respecte les droits des citoyens.»
En effet, pour dissiper toute crainte ou inquiétude de la population, Yahya Jammeh a mis les points sur les «i» sur certains faits. Il a rassuré que le changement de statut de l’Etat n’influencerait en rien la cohabitation entre les adeptes de deux grandes religions reconnues dans le pays, notamment les musulmans (environ 90% de la population) et les chrétiens (8%). Les partisans du christianisme continueront «leur pratique religieuse» et seront «respectés comme il se doit».
Celui qui cultive autour de lui l’image d’un chef d’Etat musulman pratiquant, a également garanti qu’il n’imposerait pas un mode d’accoutrement aux femmes et met en garde ceux qui tenteraient de le faire.
Qu’à cela ne tienne, un responsable de l’opposition a qualifié la décision de Jammeh, de changer le statut du pays, d’«inconstitutionnelle». De même que de nombreux observateurs, au-delà même des frontières nationales, ont dénoncé cette mesure.
Reste à savoir comment cette nième «sortie médiatique» de Jammeh, concernant cette fois-ci les orientations religieuses de la Gambie, se traduirait-elle concrètement dans les faits. Le président gambien est un habitué des discours nationalistes, parfois hors du commun.
Yahya Jammeh qui était arrivé au pouvoir en 1994 par un coup d’Etat règne en maître absolu sur son pays, pour lequel il se permet de prendre, sans s’inquiéter, des initiatives de manière unilatérale. Son régime est régulièrement accusé par des ONG de violations des droits de l’homme (exécutions extra-judiciaires, harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l’Homme…).