Au Burundi, les violences provoquées par la réélection controversée en juillet du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat se multiplient, au milieu des appels pour une intervention internationale afin d’éviter une guerre civile dans le pays.
Après l’avertissement lancé par l’ONU, qui a menacé jeudi d’envoyer des casques bleus pour éviter une extension de la violence, la Belgique, ancienne puissance coloniale, a déconseillé mardi à ses ressortissants « tous les voyages » au Burundi.
Au milieu d’une multiplication des propos officiels de Bujumbura hostiles à la Belgique, le ministère des affaires étrangères belge a adressé une nouvelle mise en garde à ses ressortissants. « Il est conseillé aux Belges qui se trouvent actuellement au Burundi de quitter le pays tant que les conditions normales le permettent ».
Toutefois, ceux qui « décident de rester au Burundi sont invités – s’ils ne l’ont déjà fait – à transmettre leurs coordonnées à l’ambassade à Bujumbura par mail et à suivre les consignes », ajoute la consigne. De son côté, le ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders, a appelé toutes les parties à mettre fin aux violences pour éviter une aggravation de la crise politique qui perdure depuis plusieurs mois. Cette mise en garde de la Belgique intervient après un appel similaire adressé dimanche par les Etats-Unis à leurs concitoyens.
Depuis la tentative avortée de coup d’Etat en mai et, surtout, la réélection controversée du président en juillet, la tension s’est accrue entre le pouvoir et une opposition radicalisée par la répression et les assassinats.
Le mouvement d’opposition, au départ pacifique, a multiplié ses attaques contre les forces de Bujumbura. Mais la violence a atteint un nouveau palier vendredi dernier, avec des attaques armées dirigées par des groupes d’opposants contre trois camps militaires au Burundi.
Plusieurs dizaines de personnes, voire plus de 200, ont été tuées selon des sources officieuses qui font également état d’exactions et d’atrocités des deux côtés. Cette situation fait craindre une escalade de la spirale de la violence et un enlisement dans une guerre civile aux conséquences imprévisibles.