Les autorités maliennes ont décrété lundi à minuit, un état d’urgence pour une durée de dix jours, suite à des menaces d’attaques terroristes proférées par des groupes djihadistes.
La décision a été prise par le conseil des ministres extraordinaire tenu le même jour, sous la présidence du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita.
D’après un communiqué du gouvernement, «l’institution de l’état d’urgence vise à donner aux autorités compétentes les moyens légaux leur permettant de mieux circonscrire et combattre tout projet d’atteinte à la sécurité des personnes et de leurs biens et toute tentative de troubles à la quiétude des populations».
Cette mesure intervient pratiquement une vingtaine de jours après la fin de l’état d’urgence proclamé à la suite de l’attaque d’un hôtel de luxe, le Radisson Blu, à Bamako le 20 novembre dernier. L’attaque revendiquée séparément par deux mouvements terroristes (Al-Mourabitoune et le Front de libération du Macina) avait fait plus de 20 morts.
Selon la presse locale, une rencontre de chefs islamistes dans la région de Kidal (nord-est du pays), la semaine passée, aurait alerté les autorités à Bamako. Le nord du Mali reste encore une région menaçante, en dépit de l’accord signé en mai-juin entre le gouvernement et la rébellion à dominante touareg, visant à instaurer une paix durable dans la région.
D’ailleurs, certains groupes armés formant la Coordination des mouvements prônant «l’inclusivité» et signataires de l’accord du 15 mai (COMPIS 15), auraient demandé au gouvernement malien de suspendre la mise en œuvre de l’accord de paix signé en juin avec les rebelles du nord. La Coordination revendiquerait une représentation au sein du Comité de Suivi de l’Accord de paix (CSA) au même titre que les autres groupes armés.
C’est sous la crainte d’attaques terroristes que les Maliens vont passer des fêtes de fin d’année qui coïncident cette année avec les fêtes musulmanes de Mawlid annabawi, la naissance du prophète Mahomet.