Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a présenté au parlement son budget 2016 d’environ 31 milliards de dollars, qui prévoit une augmentation des dépenses d’environ 20% et un doublement du déficit public.
La relance de l’économie pour lutter contre la pauvreté est la principale motivation derrière ces ajustements. L’économie de la première puissance économique du continent africain, et premier producteur de pétrole dans le continent, a été en effet touchée de plein fouet par la chute des cours de l’or noir.
Buhari a triplé les dépenses d’investissement pour faire face au problème de chômage. Le secteur de l’éducation serait prioritaire avec une allocation de deux milliards de dollars. «Nous croyons que ce budget, tout en aidant l’industrie, le commerce et l’investissement à se ressaisir, répondra de toute urgence aux problèmes pressants du chômage des jeunes et des conditions de vie terribles des Nigérians extrêmement pauvres et vulnérables», a-t-il déclaré.
Le chef de l’Etat entend aussi réduire la dépendance du budget de l’Etat au pétrole. Il miserait notamment sur l’amélioration de la perception des taxes, sur l’agriculture et sur l’exploitation minière. Le combat engagé par Buhari contre la corruption devrait également aidé à renflouer les caisses de l’Etat.
Le recours à de l’argent emprunté dont le Nigeria s’est particulièrement distingué ces derniers temps, sera un des moyens pour faire face aux dépenses. Certains observateurs regrettent que les autorités nigérianes ne mettent pas aussi l’accent sur les solutions alternatives, comme l’ouverture aux investisseurs étrangers, pour financer le budget.
Le Nigéria table pour l’année prochaine, sur un taux de croissance économique de 4,37% contre 6,3% l’année dernière.