Le président algérien a décrété jeudi un deuil national de huit jours au lendemain du décès de Hocine Aït Ahmed, le dernier des chefs ayant déclenché la guerre d’indépendance contre la France et qui est resté depuis un irréductible opposant du régime algérien contrôlé par l’armée.
Le deuil national qui débutera vendredi, a été décrété sur l’ensemble du territoire algérien, un geste fort pour commémorer le décès de celui qui a forgé le destin de l’Algérie en enclenchant la révolution du 1er novembre 1954. Les obsèques de Hocine Aït Ahmed auront lieu dans son village natal d’Aït Yahia, en Kabylie, a précisé un communiqué de son parti politique le Front des Forces Socialistes (FFS).
Hocine Aït Ahmed, décédé mercredi à Lausanne en Suisse, à l’âge de 89 ans à la suite d’une longue maladie, était le dernier survivant des neuf « fils de la Toussaint », les chefs historiques qui ont déclenché la guerre d’Algérie contre la puissance coloniale française le 1er novembre 1954. Dès l’indépendance du pays en 1962, Hocine Aït Ahmed rompt avec ses frères d’armes, devenant ainsi un opposant intransigeant du régime qui est tombé sous la coupe des militaires à partir de 1965.
Cet ancien chef indépendantiste était l’un des premiers pourfendeurs de l’armée et de la police politique qui a pris le pouvoir en 1962 sous le nom du Front de Libération National (FLN). Grand défenseur de la laïcité dans son pays musulman, Aït Ahmed a été fortement affaibli par la maladie à partir de 2012 et avait cessé toute activité politique depuis.
Cela n’a toutefois pas empêché ses partisans mais aussi ses détracteurs de lui rendre hommage une ultime fois. De nombreuses personnalités politiques algériennes ont en effet regretté la disparition de cet opposant charismatique qui a marqué à jamais l’histoire de l’Algérie.