Le Zimbabwe a fixé au 31 mars 2016, le nouveau délai accordé aux sociétés étrangères pour qu’elles cèdent la majorité de leurs parts à des investisseurs locaux.
«Toutes les sociétés qui n’ont pas encore soumis leur plan d’indigénisation tel que l’exige la loi devront le faire avant l’expiration du nouveau délai fixé au 31 mars 2016», indique jeudi, dans un communiqué, le ministère de la Jeunesse, l’indigénisation et de l’autonomisation économique.
Les lois d’indigénisation adoptées par le président Robert Mugabe en 2008 exigent des entreprises étrangères à céder une participation majoritaire (51%) dans leurs filiales à des partenaires locaux.
Ces entreprises ne peuvent conserver la majorité des parts que pour une période maximale de cinq ans. Au-delà, une demande d’extension du délai d’indigénisation doit être adressée aux autorités, et les sociétés devront payer un «tribut de non observance» de l’indigénisation. C’est seulement dans le secteur de l’énergie que le délai d’indigénisation peut aller jusqu’à 20 ans.
L’indigénisation est une mesure critiquée dans les milieux d’affaires étrangers, voire par le Fonds monétaire international (FMI) qui a déjà exhorté le Zimbabwe à réviser sa politique dans ce cadre, car perçu comme un obstacle majeur aux investissements étrangers.
Fin août, le gouvernement du Zimbabwe avait envisagé d’assouplir ces lois dans l’espoir effectivement d’attirer ces investisseurs. Il était question de permettre à ces entrepreneurs «de négocier avec le gouvernement la proportion de capital de leurs filiales qu’ils pourraient céder à la population locale». Seul le secteur minier qui génère environ 50% des recettes d’exportation du pays ne devait faire l’objet de négociations.
Mais les autorités s’étaient par la suite rétractées, annonçant clairement en octobre que ces lois ne seront plus assouplies. «La loi est là, c’est tout. L’autonomisation économique des Zimbabwéens n’est pas négociable», avait alors déclaré le ministre de l’Indigénisation, Patrick Zhuwao, par ailleurs neveu du président Mugabe qui continue de considérer l’indigénisation comme le meilleur moyen de corriger les inégalités héritées de l’époque coloniale.
L’adoption des lois d’indigénisation et de la réforme agraire marquée par l’expropriation des fermiers blancs a plongé le pays dans une crise économique sans précédent. Selon des experts, la croissance économique ne devrait pas dépasser cette année 1,5% au lieu des 3,2% initialement prévus.