Le gouvernement de la Somalie a décidé mercredi 23 décembre, d’interdire les célébrations de Noël et du Nouvel An pour des raisons sécuritaires, mais aussi parce que jugées contraires à la foi musulmane.
Ces festivités pourraient susciter selon les autorités, des attaques des islamistes Shebab contre les Chrétiens. Plus que cela, ces fêtes sont contraires à la foi musulmane. «Tous les événements liés aux célébrations des fêtes de Noël et du Nouvel An sont contraires à la culture islamique et pourraient nuire à la foi de la communauté musulmane», a confié à la presse, Cheikh Mohamed Khayrow, directeur général du ministère des Affaires religieuses.
La Somalie est un pays à majorité musulmane (98 % de la population). La Constitution reconnait l’islam comme religion d’Etat et interdit le prosélytisme d’une autre religion, quoi que reconnaissant en même temps la liberté de religion.
Seules les fêtes privées, organisées par des diplomates étrangers, des travailleurs humanitaires et des soldats de la Mission de l’Union africaine (AMISOM) qui résident à l’aéroport de Mogadiscio, seraient autorisées. L’an dernier, des combattants Shebab, affiliés à Al-Qaida et contrôlant de larges zones rurales du pays, avaient lancé à l’occasion des fêtes de Noël, une attaque contre cet aéroport faisant au moins 12 morts.
L’administrateur apostolique de Mogadiscio s’est étonné que les autorités interdisent «une fête qui n’a jamais été célébrée en tant que telle par la communauté même dans le passé». Selon lui, les Chrétiens vivent leur foi dans la clandestinité, et ce depuis des années. La cathédrale de Mogadiscio construite par les Italiens avait été détruite lors de la guerre civile.