Le gouvernement gambien vient de rendre obligatoire le port du voile pour les femmes fonctionnaires, sans donner de raisons justifiant cette mesure.
«Les femmes au sein du gouvernement, des ministères, des départements et des agences ne sont plus autorisées à exposer leurs cheveux pendant les heures de travail officielles à compter du 31 Décembre 2015», indique une circulaire rendue publique ce mardi 5 janvier.
Pourtant, il y a un mois, le président de la Gambie, Yahya Jammeh, alors qu’il proclamait son pays comme Etat islamique, avait assuré, dans la foulée, qu’aucun code vestimentaire ne serait imposé aux femmes. «Nous serons un Etat islamique qui respecte les droits des citoyens», avait-t-il affirmé. Il était même allé jusqu’à mettre en garde ceux qui tenterait de violer ces droits.
Le président Jammeh qui cultive autour de lui l’image d’un chef d’Etat musulman pratiquant, se serait-il laissé convaincre autrement ? S’il est soutenu par certains de ses adeptes qui parlent d’un «retour aux traditions du pays», des réactions de dénonciation ne manqueront pas comme ce fut le cas au moment de l’officialisation de la Gambie en tant qu’Etat islamique.
Les Gambiens de confession chrétienne auxquels le président avait également promis le respect de leur pratique religieuse «comme il se doit», se trouvent devant d’autres réalités avec lesquelles ils doivent désormais composer. La Gambie abrite 1,8 millions d’habitants dont environ 90% sont musulmans et 8% chrétiens.
Yahya Jammeh qui s’était propulsé à la tête de son pays par un coup d’Etat en 1994, est régulièrement accusé par des ONG de défense des droits de l’homme de mener un régime autoritaire.