Les mesures à adopter pour aider le Burundi à sortir de sa crise politique ne font pas encore l’unanimité entre l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union africaine (UA) sur fond d’opposition du président burundais, Pierre Nkurunziza, à toute ingérence internationale.
Ce samedi 23 janvier 2016, le Conseil sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) se sont rencontrés au siège de l’UA à Addis Abeba, capitale éthiopienne. A l’ordre du jour, la question du déploiement d’une force africaine au Burundi et celle de la reprise des discussions avec l’opposition, pour mettre fin à la crise politique au Burundi.
L’organisation onusienne persiste à croire que la solution doit être d’abord politique à travers la reprise du dialogue entre les parties opposées. Elle prône à ce titre, une solution «par étapes». L’ambassadeur égyptien, Amr Aboulatta a affirmé qu’une résolution de l’ONU soutenant la force de l’UA serait «prématurée.»
Mais l’UA considère toujours opportun le déploiement de forces africaines au Burundi. Cette question sera encore débattue lors de son prochain sommet en Ethiopie, les 30 et 31 janvier, qui se penchera à la même occasion sur les résultats de la médiation ougandaise au Burundi.
Les représentants des quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU avaient d’abord rencontré le président Nkurunziza le vendredi 22 janvier à Bujumbura. Les discussions «n’avaient pas été aussi productives», selon la représentante des Etats-Unis aux Nations unies, Samantha Power. Pour cause, le président burundais continue de rejeter et l’appel au dialogue avec l’opposition et l’envoi d’une force africaine de l’UA dans son pays. Pour lui, le Burundi est en sécurité à 99 % et il n’y a pas de quoi craindre un génocide.
La crise au Burundi a été déclenchée depuis avril 2015 après la confirmation de la candidature de Nkurunziza et son élection pour un troisième mandat. Les violences ont déjà fait plus de 400 morts et poussé à l’exil plus de 200 mille personnes.