Les participants au vingt-sixième sommet de l’Union africaine (UA) qui s’est clôturé dimanche à Addis-Abeba, n’ont pas pu accorder leurs violons sur la question de l’envoi d’une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu).
L’opposition catégorique des autorités de Bujumbura face au déploiement des troupes africaines au Burundi a fait rétracter certains pays comme l’Egypte ou encore la Gambie qui ont brandi le principe de la souveraineté nationale. Les chefs d’Etat de l’UA ont donc convenu qu’il n’y aura pas de force africaine au Burundi sans le consentement du gouvernement burundais.
Mais le projet de déploiement d’une force africaine sur le sol burundais n’est pas pour autant définitivement écarté. Si les homologues du président burundais, Pierre Nkurunziza espèrent encore le convaincre sur la question, le nouveau président de l’UA, Idriss Déby Itno, a prévenu que l’organisation panafricaine n’acceptera pas que la situation dégénère au Burundi. «Auquel cas, l’Union africaine interviendra militairement», a-t-il affirmé.
En revanche, l’UA entend envoyer pour l’instant, à Bujumbura, une délégation de très haut niveau, composée de chefs d’Etat africains. Sa mission serait de relancer le dialogue entre le gouvernement et l’opposition, mais aussi d’essayer de convaincre à nouveau, Nkurunziza sur le bien-fondé de l’envoi des troupes africaines au Burundi.
Selon le commissaire Paix et Sécurité de l’Union africaine, l’Algérien Smaïl Chergui, cette force africaine pourrait aider, entre autres, à désarmer des milices et récupérer toutes les armes qui circulent sur le territoire national, à protéger des civils ou encore à faciliter le travail des défenseurs des droits de l’homme.
La balle est désormais dans le camp de Nkurunziza qui a déclaré , récemment, que son pays est en sécurité à 99 % et il n’y a pas de quoi craindre un génocide.