Le président sénégalais Macky Sall accomplira son mandat de sept ans, conformément à l’avis rendu par le Conseil constitutionnel en relation avec le projet de réduction du mandat présidentiel à cinq ans. Un référendum constitutionnel sera organisé le 20 mars prochain.
Le suspens vient donc d’être levé sur le nombre précis d’années que passera le successeur d’Abdoulaye Wade au pouvoir. Lors de sa campagne présidentielle, Macky Sall avait promis réduire immédiatement de 7 à 5 ans le mandat présidentiel s’il était élu.
«Déjà, comme vous le savez, j’ai décidé de ramener à 5 ans le mandat de 7 ans pour lequel je suis élu sous l’emprise de l’actuelle Constitution», avait fait savoir le président au moment de son premier discours à la nation, en avril 2012.
Sur base de ses engagements, le chef de l’Etat a saisi en janvier dernier le Conseil constitutionnel sur un projet de réforme de la Loi fondamentale prévoyant l’intégration de la mesure relative au mandat présidentiel.
Mais la plus haute juridiction de l’Etat s’est opposée à l’application de cette réduction pour le mandat en cours. «Sur l’application de la réduction du mandat en cours du président de la République, le Conseil constitutionnel considère que cette disposition doit être supprimée, au motif qu’elle n’est conforme ni à l’esprit de la Constitution, ni à la pratique constitutionnelle», a indiqué le président ce mardi, lors d’une allocution télévisée au cours de laquelle il a lui-même informé sur la décision du Conseil constitutionnel attendue par la population.
Le président a ajouté qu’il entend se «conformer à la décision du Conseil constitutionnel. En conséquence de quoi, le mandat en cours du président de la République connaîtra son terme en 2019.».
Le chef de l’Etat a en même temps annoncé qu’il soumettrait son projet de révision constitutionnelle à référendum le 20 mars. Ce projet prévoit quinze réformes dont celle de la réduction du mandat présidentiel.
Pour l’opposition, Macky Sall n’a pas tenu à sa promesse, d’autant plus qu’il a continué à insister à plusieurs occasions qu’il respectera ses engagements et que sa décision était «définitive». L’on évoque tantôt «une immense déception», tantôt «une grande frustration pour la population.»