Un camp de l’ONU basé au Soudan du Sud a été jeudi, la cible d’une attaque armée ayant fait 18 morts dont deux travailleurs sud-soudanais de Médecins sans frontières (MSF) et une quarantaine de blessées, selon un bilan provisoire livré par MSF dans un communiqué.
Le camp visé est situé à Malakal, capitale de l’Etat pétrolier du Haut-Nil. Il abritait des civils qui y avaient trouvé refuge suite aux violences qui secouent le pays depuis deux ans déjà.
Tout a commencé mercredi 17 février par des échanges de tirs, dans la base onusienne, entre des jeunes de deux ethnies rivales, les Shilluk et les Dinka. Dans la suite de ces heurts, des hommes armés ont ouvert le feu, jeudi, sur des civils réfugiés.
«Cette attaque contre les civils est scandaleuse et nous demandons aux groupes armés de mettre fin à ce genre d’actions», a déclaré Marcus Bachmann, coordinateur des projets de MSF au Soudan du Sud.
L’ONU a également dénoncé cette agression et menacé leurs auteurs. Le secrétaire général de l’organisation internationale, Ban Ki-moon, a avertit que «toute attaque visant des civils, les locaux de l’ONU et les Casques bleus peut constituer un crime de guerre.»
La rébellion sud-soudanaise a revendiqué l’assaut, alors que la semaine passée un pas relatif a été marqué par le régime au pouvoir sur le chemin de l’arrêt des hostilités. Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir a nommé le chef de la rébellion, Riek Machar, au poste de premier vice-président, en application des termes de l’accord de paix signé en août 2015 entre les parties rivales. Cette dernière agression pourrait laisser présager que le retour de la paix reste encore une réalité lointaine.
La guerre civile a éclaté fin 2013 au Soudan du Sud, à la suite d’un conflit politique entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.