L’Union européenne (UE) a annoncé qu’elle n’enverra pas d’observateurs au Congo-Brazzaville pour suivre le déroulement de l’élection présidentielle prévue le 20 mars prochain.
C’est le «contexte actuel» qui ne permet pas le déploiement d’une mission d’observation électorale de l’UE au Congo, a déclaré le week-end dernier, un porte-parole de la Haute représentante aux Affaires étrangères, Federica Mogherini.
L’UE pointe du doigt plusieurs faiblesses en relation avec le scrutin, pour justifier sa position. Elle estime que la nouvelle loi électorale adoptée en janvier dernier n’est pas de nature à assurer «le caractère démocratique, inclusif et transparent de l’élection ». Les réformes introduites seraient «limitées» et insuffisantes compte tenu des recommandations émises par ses soins.
La qualité du fichier électoral, la composition de la CENI, les arrestations des membres et sympathisants des partis politiques d’opposition, sont autant d’autres aspects au centre des préoccupations de l’UE.
Les autorités congolaises qui ont pris acte de la position de l’UE, ont invité, en retour, leur partenaire à s’abstenir à porter un jugement au terme du processus électoral. «Celui qui n’observe pas, ne juge pas», a déclaré le ministre de la communication, Thierry Moungalla.
Pour le gouvernement congolais, la nouvelle loi électorale a bénéficié, dans son élaboration, de la contribution des acteurs politiques de la majorité, de l’opposition et des organisations de la société civile. Les réformes auraient pris en compte les revendications de l’opposition, parmi lesquelles la mise en place d’une commission nationale électorale indépendante.
La Direction générale des affaires électorales (DGAE) a clôturé l’enregistrement des candidatures le 20 février dernier. Le président sortant, 72 ans, figure parmi les candidats pour un troisième mandat, tel que le lui permet la nouvelle Constitution adoptée par référendum en octobre dernier.