Alors que les partisans du président zimbabwéen, Robert Mugabe, festoient la célébration de son 92° anniversaire, l’opposition invite le chef de l’Etat à songer à prendre sa retraite.
Le principal parti de l’opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), a demandé au vieux Mugabe de «passer la main», compte tenu de la situation économique catastrophique dans laquelle il a plongé le Zimbabwe depuis quelques années.
En effet, le Zimbabwe connait une crise économique sans précédent depuis la mise en place d’une réforme agraire initiée par le président Mugabe au milieu des années 2000, consistant à redistribuer les terres des fermiers blancs à la majorité noire. Récemment, à cause de l’hyperinflation, le pays a supprimé sa propre monnaie pour utiliser désormais le dollar américain.
Au début de ce mois, le pays a déclaré l’état de catastrophe naturelle dans plusieurs régions où un total de 2,44 millions de personnes (26 % de la population) est en situation d’insécurité alimentaire aiguë, à cause de la sécheresse.
Mais le président Mugabe ne l’entend pas de cette oreille, lui qui a estimé un jour, qu’il quitterait le pouvoir après ses 100 ans, tout comme une partie de ses supporters qui souhaite le voir diriger le pays jusqu’à sa mort.
Toujours est-il qu’au sein de son parti, la Zanu-PF, les tensions sont réelles quant à sa succession. Deux prétendants s’affrontent particulièrement, notamment l’actuel vice-président, Emmerson Mngangagwa, ancien chef des armées, et l’épouse du président, Grace Mugabe.
Le président lui-même s’est toujours refusé de désigner un successeur potentiel et brandit d’ailleurs des menaces pour les auteurs des agitations au sein de son parti qui l’avait désigné candidat pour la présidentielle en 2018, en dépit de ses 36 ans déjà passé à la tête du pays.
Robert Mugabe prend toute l’allure d’un président autoproclamé à vie quoi qu’il advienne de son pays et de son peuple.