C’est désormais officiel, le président ivoirien, Alassane Ouattara a accordé, par décret, la nationalité ivoirienne à l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré établi actuellement en Côte d’Ivoire, rapporte lundi la presse localer.
Les rumeurs qui planaient depuis le mois dernier, viennent d’être confirmées. Blaise Compaoré qui aurait introduit une demande de naturalisation en Côte d’ivoire, où il est en exil après la chute de son régime, a obtenu gain de cause, alors qu’il est visé par un mandat d’arrêt émis à son encontre par la justice burkinabè depuis le 21 décembre.
D’aucuns pensent que cette procédure de naturalisation, taillée sur mesure, à un seul objectif, celui de faire échapper Compaoré à la justice de son pays d’origine, puisque la Côte d’Ivoire n’extrade pas ses ressortissants vers des tribunaux étrangers.
Les autorités burkinabè ne se sont pas encore prononcées sur cette question. Le ministre des Affaires Etrangères du Burkina Faso, Alpha Barry, qui était en visite ce lundi en Côte d’Ivoire, a déclaré ne pas avoir évoqué la question de l’extradition de Compaoré avec le président ivoirien, ni de l’affaire Guillaume Soro.
«Les questions de justice, les gouvernants ne s’en mêlent pas directement», a-t-il affirmé, en précisant que «ce qui nous intéresse, c’est la forte relation qu’il peut y avoir entre nos deux pays». Pourtant, selon l’entourage du chef de l’Etat ivoirien, l’information sur la naturalisation de Compaoré a été communiquée lors de l’entretien entre les deux hommes.
Le chef de la diplomatie burkinabè s’est rendu à Abidjan pour remercier officiellement les autorités ivoiriennes qui ont accepté d’extrader, samedi 20 février dernier, l’un des soldats du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), l’adjudant-chef Moussa Nébié, visé également par un mandat d’arrêt du Burkina.
La justice burkinabè tenait à écouter l’ancien président Compaoré dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ex-Président Thomas Sankara. Le peuple burkinabè qui avait chassé Compaoré du pouvoir attend très probablement de pied ferme la réaction de ses autorités.