La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a perdu deux Casques bleus de nationalité tchadienne, tués à Kidal, par un de leurs camarades de la même nationalité, qui protestait contre ses conditions de vie difficiles au Mali.
Les victimes sont un commandant et un médecin militaire. Selon une source proche de la Minusma, le Casque bleu mécontent aurait réagi suite aux reproches de l’un de ses supérieurs. «Le Casque bleu mutin n’a pas supporté les observations de son supérieur qui l’accusait de choses graves», a indiqué la même source, précisant que le soldat incriminé qui «a mené une fronde, une petite mutinerie contre la hiérarchie depuis mercredi soir, a tué un commandant tchadien à Kidal». La deuxième victime aurait succombé suite à des blessures.
C’est pour la première fois que la Minusma enregistre un drame de ce genre, «inacceptable» pour plusieurs officiers militaires, quelle que soit la raison l’ayant motivé. Le soldat mutin a été mis aux arrêts et, dans la foulée, une dizaine de soldats tchadiens ont été également arrêtés à Tessalit pour indiscipline.
Tous les observateurs s’accordent que le contingent tchadien au sein de la Mission de l’ONU au Mali se distingue, à côté de ses bons résultats dans les combats, par des actes d’indiscipline et de dérapage.
Ces trois dernières années, pour réclamer des arriérés de leurs salaires et l’amélioration de leurs conditions de vie, des dizaines de Casques bleus tchadiens auraient momentanément abandonné leurs positions, en signe de protestation.
Au Mali et au Tchad, la presse a fait largement écho de cette affaire, accusant clairement le soldat mutin.