L’opposant nigérien Hama Amadou ne bénéficiera pas d’une liberté provisoire avant la tenue du second tour de la présidentielle, selon la décision prise par la Cour de cassation de Niamey qui a refusé d’accéder à la demande de l’opposition de libérer provisoirement son candidat.
Celui qui affrontera le président sortant, Issoufou Mahamadou, le 20 mars prochain, restera enfermé dans la prison de Filingué et n’aura donc pas l’occasion de sillonner le pays pour battre campagne, comme l’espéraient ses partisans. Une grande déception pour la coalition de l’opposition, Convergence pour l’Alternance en 2016 (COPA 2016), qui a choisi de soutenir la candidature d’Amadou venu en deuxième position lors du premier tour du scrutin présidentiel.
«C’est illégal. C’est en violation de toutes les dispositions juridiques qui veulent que les candidats soient placés dans les mêmes conditions d’équité», a déclaré Mamadou Youba Diallo, le directeur de cabinet d’Amadou, au cours d’une interview accordée à une presse étrangère.
Qu’à cela ne tienne, la COPA a déjà mis en place une structure nationale de campagne qui mobilisera tous les partis de l’opposition, pour contourner cet obstacle. Les partisans de l’ex-président du Parlement nigérien continuent à espérer sa victoire, réconfortés par les résultats du premier tour qui ont démontré un grand soutien à Amadou, malgré les fraudes, les intimidations et les menaces constatées, selon eux, lors des élections.
Ils affirment aussi que le fait que le camp Issoufou s’acharne à retenir Amadou derrière les barreaux, sans raison valable, participe déjà à battre campagne en faveur de leur candidat et à remonter sa cote.
L’opposition croit toujours que l’affaire présumée de trafic international de bébés pour lequel Amadou est détenu, est un montage politique ayant pour but d’écarter l’ennemi d’Issoufou de la compétition pour la magistrature suprême
«Si Issoufou est battu, ce que nous espérons, notre président sortira dès le lendemain», a également martelé Youba Diallo au cours de son interview.
De son côté, le président sortant a prévu, dans son calendrier de campagne, une série de huit grands meetings dans différentes villes du 7 au 15 mars.