L’opposition congolaise a crée un climat de confusion dans le pays, en mettant en place mercredi, sa propre commission électorale baptisée «Commission technique électorale» (CTE), une sorte de structure parallèle à la Commission nationale électorale indépendante (CNEI- officielle).
Alors que le jour même, le président de la CNEI, Henri Bouka annonçait le déploiement pour ce jeudi, de 137 commissaires ainsi que de 35.000 membres des bureaux pour la supervision du scrutin présidentiel prévu le 20 mars, l’opposition a manifesté une totale indifférence.
L’initiative concernant la CTE vient de l’IDC-FROCAD, la principale plateforme d’opposition qui estime que la CNEI est partiale et est à la solde du pouvoir.
La coalition qui présente cinq candidats à la présidentielle, veut en quelque sorte prévenir des fraudes, car, avec sa nouvelle structure, elle entend être présente, le jour du scrutin, dans l’ensemble des 5.300 bureaux de vote installés dans le pays, pour faire un travail parallèle de compilation des procès-verbaux. En somme, elle ne se fiera qu’à ses propres résultats.
Il est vrai que les candidats de l’opposition, même ceux qui ne font pas partie de l’IDC-FROCAD dénoncent le manque de neutralité de la CNEI qui ne compte aucun membre issu de l’opposition. Jean-Marie Michel Mokoko, un candidat indépendant, demandait carrément un report du scrutin la semaine passée, car, disait-il, «si nous allons au vote avec (…) la commission nationale électorale indépendante qui a pour rôle exclusivement de suivre les opérations préélectorales, nous savons d’avance que les dés sont déjà pipés.»
Le pouvoir a remis en cause la légalité de la structure mise en place par l’opposition. Le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla, a qualifié cette démarche d’«insurrectionnelle» et a martelé que, conformément à la loi, seule la CNEI, officielle, sera habilitée à collecter et proclamer les résultats de l’élection présidentielle.
En France, le Parti socialiste au pouvoir venait aussi de demander le report de l’élection présidentielle au Congo-Brazzaville, pour des raisons d’«atteintes à la liberté d’expression» des candidats de l’opposition et du «climat délétère» de la campagne électorale. Mais le Parti congolais du Travail (PCT, au pouvoir) a évoqué des faits non fondés et des obstacles imaginaires au processus électoral congolais.