Amnesty International, Human Rights Watch (HRW) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont appelé, dans un communiqué conjoint, les autorités gambiennes à libérer immédiatement le journaliste Alagie Abdoulie Ceesay, invoquant son état de santé qui se serait dégradé.
Le gouvernement de Gambie refuse jusqu’à cette date, d’accéder aux demandes (quatre tentatives déjà) de liberté sous caution et d’abandon de toutes les poursuites contre Alagie Ceesay qui occupait le poste de directeur général de la station radio indépendante «Teranga FM ».
Des ONG des droits de l’homme sont donc montées au créneau ce mercredi, pour exiger la libération de ce journaliste malade, «détenu arbitrairement» depuis juillet 2015. Alagie Ceesay a été inculpé par la justice de son pays, de sédition et de «publication de fausses informations».
Pour Stephen Cockburn, directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale, «le recours à des lois archaïques sur la sédition pour harceler et incarcérer les détracteurs du régime, constitue une violation grave du droit à la liberté d’expression». Et d’ajouter, «le cas d’Alagie Ceesay est une nouvelle illustration du mépris manifeste des autorités gambiennes à l’égard de la liberté de la presse.»
Quant à Robert Mahoney, directeur exécutif adjoint du CPJ, il considère que «les lois fourre-tout sur la sédition et la publication de fausses informations, ne sont rien d’autre qu’un outil de censure et doivent donc être abrogées.»
Alagie Ceesay aurait connu, selon le communiqué, deux périodes de détention au secret, pendant lesquelles il se trouvait aux mains des forces de sécurité gambiennes. Il a été détenu dans un lieu inconnu du 2 au 13 juillet. Son état de santé se détériore depuis le début de l’année 2016 et l’aurait contraint à être admis à l’hôpital à deux reprises, pour une hépatomégalie et une crise d’asthme.
«La détérioration de son état de santé ne fait que montrer combien il est urgent de le libérer», a indiqué Corinne Dufka, directrice de recherches sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch.
Le 3 mars dernier, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a aussi appelé à la libération immédiate d’Alagie Ceesay, tout en estimant que ce dernier méritait que lui soit accordé un droit exécutoire à une indemnisation.