Des blanchiments d’argent au Burkina Faso, portant sur un montant de 96 milliards de FCFA ont été décelés pour l’année 2015, alors que le pays était sous la conduite d’un gouvernement de Transition, installé après la chute du régime de l’ancien président, Blaise Compaoré.
Selon la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), «en 2015, le portefeuille des déclarations de soupçons représentait une masse financière d’environ 86 milliards de FCFA. Le traitement de l’ensemble des dossiers a engendré 27 rapports d’enquête financière soumis aux Procureurs du Faso en vue de poursuites judiciaires.»
Ces soupçons de blanchiment d’argent «concernent des comptes bancaires dormants qui ont enregistré de nombreux mouvements importants», a précisé le ministre de la communication, Remis Fulgance Dandjinou, également porte parole du gouvernement, au sortir du Conseil des ministres du 9 mars dernier.
Il s’agit là des informations de nature à remettre en cause le bilan de la Transition qui s’était plutôt targué d’avoir mené son mandat en toute transparence. D’ailleurs, le premier ministre Isaac Zida avait adressé une lettre à l’autorité supérieure du contrôle de l’Etat et la lutte contre la corruption (ASCE) pour que soit effectué un audit de la gestion de la Transition.
«Je suis très favorable (à l’audit ndlr) et je pense que c’est même incontournable. Il est inadmissible que l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat passe sans faire l’audit de la transition. Nous encourageons fortement cet audit», avait-il déclaré à la fin de la Transition dirigée par Michel Kafando.
Certains observateurs locaux se demandent si ces malversations ne seraient pas l’œuvre d’anciens barons du régime de Compaoré reconnus pour des détournements de biens publics. Tandis que d’autres n’excluent pas une pure stratégie de règlement de compte politique, menée par les nouvelles autorités.
Le nouveau gouvernement aurait déjà suspendu certaines offres de marché portant sur plus de 111 milliards que la Transition avait attribué vers la fin de son mandat.