L’Union européenne (UE) a annoncé, lundi 14 mars, avoir officiellement suspendu son aide directe au gouvernement burundais, trois mois après le début des consultations sur le pays.
L’UE a «suspendu les appuis financiers directs fournis à l’administration burundaise, y compris les appuis budgétaires», précise un communiqué de l’institution européenne.
Cette menace qui planait depuis quelques semaines, a été finalement concrétisée, pour attirer l’attention des autorités burundaises sur la nécessité d’ouvrir un dialogue avec l’opposition afin de mettre un terme aux violences qui secouent le pays depuis des mois.
Toutefois, l’institution européenne «maintient intégralement son soutien financier à la population et son aide humanitaire», précise le communiqué. L’UE est le premier donateur du Burundi, avec une aide globale de quelque 430 millions d’euros prévue pour la période 2015-2020. Elle contribuait à hauteur de 20% du budget national.
Les autorités burundaises s’attendaient à une telle décision de la part de l’UE, a déclaré le ministre burundais des Affaires extérieures, Alain Aimé Nyamitwe, tout en regrettant que cette annonce soit faite «après une série de mesures qui redressaient la situation dans les domaines des droits de l’homme» et de la sécurité.
«Nous apprenons qu’il faut compter sur nos propres ressources et l’aide de nos autres partenaires», a-t-il ajouté.
Le partenaire européen serait prêt à reprendre son aide à condition que «des mesures concrètes» soient prises, concernant notamment le dialogue avec l’opposition.
«La situation au Burundi reste très préoccupante pour l’UE, bien que nous ayons récemment entrevu quelques lueurs d’espoir. (…) Nous attendons qu’un certain nombre de mesures concrètes soient mises en œuvre», a fait savoir Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne.
L’institution européenne vient allonger la liste des pays (Belgique, les Pays-Bas et les Etats-Unis) qui ont déjà décidé de couper leur aide directe au régime du président Pierre Nkurunziza.
La crise au Burundi a été enclenchée en avril 2015, suite à l’annonce de l’intention du président Pierre Nkurunziza un troisième mandat, en violation de la Constitution, selon l’opposition burundaise.