Les Etats Unis ont adressé un cinglant désaveu samedi au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, englué dans une polémique avec le Maroc qui l’accuse de violation de son devoir de neutralité en parlant d’occupation dans l’affaire du Sahara, au sujet de laquelle Washington a réitéré son soutien au plan marocain d’autonomie.
En pleine crise entre le Maroc et Ban Ki-Moon, l’ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, Dwight L. Bush a exprimé clairement la position de Washington sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc. « Notre position demeure la suivante : le plan d’autonomie est sérieux, crédible et réaliste », a précisé le diplomate américain.
« Nous continuons à souhaiter un règlement pacifique, durable et mutuellement acceptable » à la question du Sahara. Une question qui continue d’empoisonner les relations entre le Maroc et l’Algérie, laquelle soutient le front indépendantiste du Polisario.
La position de Washington intervient à la veille d’une réunion des 15 membres du Conseil de sécurité qui devraient examiner, lors d’un déjeuner informel lundi, les conséquences de la décision du Maroc de mettre fin à la présence de 84 membres de la Minurso, la mission onusienne au Sahara.
Dans sa confrontation avec le Maroc, Ban Ki-Moon part défavorisé, puisque lors d’une réunion jeudi 19 mars, le Conseil de sécurité n’a pas apporté son soutien au secrétaire général comme ce dernier le souhaitait. Il n’a pas non plus enjoint au Maroc de revenir sur sa décision prise en représailles aux propos et gestes pro-Polisario affichés par Ban Ki-Moon au cours d’une visite, début mars, en Algérie.
Le porte parole du secrétaire général Stéphane Dujarric a reconnu que Ban Ki-Moon « aurait préféré entendre des propos clairs de la part du président du Conseil ». La position de Ban Ki-Moon est d’autant plus inconfortable que la France et d’autres pays membres non permanents du Conseil de sécurité, notamment l’Espagne, l’Egypte, le Sénégal et le Japon avaient apporté leur soutien au Maroc lors de la réunion de jeudi dernier.
Dans l’entourage du secrétaire général, on reconnaît que Ban Ki-moon n’a pas une connaissance approfondie du dossier du Sahara, et qu’il s’en remet plutôt à l’avis de certains de ses collaborateurs.