Le patron du Groupe de presse sénégalais «Walfadjri», Sidy Lamine Niass a annoncé dimanche, sur les ondes de sa radio, que son entreprise a reçu une menace de fermeture de la part des autorités.
Les forces de l’ordre, avec en tête le Directeur Général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes, ont envahi les locaux du groupe pour procéder à sa fermeture.
Pour Sidy Lamine Niass, le lien entre cette mesure de force et la couverture, par Walfadjri, du référendum sur le projet de révision constitutionnelle proposé par le chef de l’Etat, Macky Sall, ne fait aucun doute. «C’est une manière pour eux de truquer les résultats du vote», a déclaré ce PDG qui affiche clairement sa position contre le référendum.
Cette tentative de couper le signal de la radio et de la télévision Walfadjri a fait réagir aussi bien la société civile que des personnalités politiques du pays dont plusieurs étaient sur place pour témoigner leur soutien à Sidy Lamine Niass.
Abdoul M’baye, un ancien premier ministre, a estimé que «le moment et le principe de cette décision sont de gros dangers» pour le Sénégal, dénonçant une tentative des autorités publiques de museler la presse en violation de la Constitution.
«L’article 8 de la Constitution de notre pays garantit la liberté d’opinion et la liberté d’expression», a fait remarquer l’ex-premier ministre qui accuse les autorités de mener le principe de «deux poids, deux mesures». Allusion faite aux organes de presse de l’Etat qui auraient plus de marge de manœuvre dans l’exercice de leurs missions.
Abdoulaye FAYE, responsable du PDS, est convaincu que «c’est Macky Sall qui est derrière tout ça. Ils sont actuellement affolés. Il est évident que c’est un raz-de-marée du «NON». Ce que Macky et son régime ont fait, c’est de la diversion», a-t-il commenté.
Selon les dernières informations, la fermeture de Walfadjri n’est pas encore effective, mais selon des rumeurs, l’Etat menacerait également de retirer la licence à Sidy Lamine Niasse.