La Cour constitutionnelle (CC) sud-africaine a établi mercredi, la culpabilité du président Jacob Zuma dans l’utilisation illégale de l’argent public pour la rénovation de sa propriété privée de Nkandla, et lui accordé jeudi, un délai de 45 jours pour rembourser une partie des sommes dilapidées.
«Le président doit personnellement payer la somme déterminée par le Trésor public dans les quarante-cinq jours suivant la décision de cette cour», a martelé le président de la CC, Mogoeng Mogoeng.
Il a précisé que «le Trésor national doit déterminer le coût raisonnable des travaux» réalisés et «non liés à la sécurité». Au total, Quinze millions d’euros d’argent public ont été utilisés pour rénover la propriété de Nkandla.
La Cour s’est montrée particulièrement sidérée par le comportement anticonstitutionnel de Jacob Zuma qui avait refusé en 2014 d’obtempérer aux ordres de la médiatrice de la République. Celle-ci lui avait reproché d’avoir violé la Constitution en entreprenant des travaux dans sa propriété aux frais du contribuable et lui avait ordonné de rembourser un pourcentage raisonnable des coûts.
Comme l’on pouvait s’y attendre, l’opposition qui a beaucoup bataillé pour que Zuma soit reconnu coupable en subtilisant les deniers publics, a saisi le verdict de la Cour qui ouvre une porte pour une éventuelle procédure de destitution.
Dans un communiqué, l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, a déclaré que «l’arrêt rendu (…) est très clair : les agissements du président Zuma équivalent à une grave violation de la Constitution, et constituent un motif de destitution». La formation politique a annoncé par la même occasion qu’il lançait une procédure de destitution.
Les Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema, ont appelé, eux, les Sud-Africains à descendre dans la rue pour demander la destitution du chef de l’Etat.
Du côté a présidence, l’on assure tout simplement avoir pris note du verdict de la CC. L’ANC, le parti au pouvoir, devrait se réunir ce jour pour étudier le verdict.
Pour certains observateurs, la procédure de destitution de Zuma a très peu de chances d’aboutir dans la mesure où l’ANC, dont il est issu, dispose d’une écrasante majorité au parlement.