Le président de l’Assemblée nationale du Gabon, Guy Nzouba-Ndama, un des hommes forts du régime du président Ali Bongo, a démissionné officiellement de ses fonctions, ce jeudi, lors d’une séance plénière au Parlement.
Guy Nzouba-Ndama qui a passé près de vingt ans à la tête de l’Assemblée nationale et qui était considéré comme la troisième personnalité du régime «a estimé que les institutions et les députés n’étaient plus respectés (par le pouvoir) et qu’il ne pouvait plus continuer dans ces conditions», selon la déclaration d’un de ses collaborateurs à l’AFP.
Mais il faut noter que cette démission n’est pas en soi une surprise. Elle était plutôt attendue compte tenu des relations qui étaient devenues conflictuelles entre Nzouba-Ndama avec sa formation politique, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), mais aussi avec le pouvoir. Le PDG connaît d’ailleurs ces derniers mois des divisions qui sont de plus en plus apparentes. Nzouba-Ndama allongerait certainement la liste des députés frondeurs qui ont déjà été exclus du parti.
Selon certains observateurs locaux, Nzouba-Ndama s’est désengagé de ses responsabilités au sein de l’Assemblée nationale pour se préparer pour la présidentielle prochaine qui aura lieu courant 2016. Quelques rumeurs annoncent même qu’il devrait annoncer sa candidature incessamment.
Récemment, trois députés frondeurs, proches de Nzouba-Ndama, ont mis en place un courant baptisé «PDG Héritage et Modernité». Rassemblant une quinzaine de députés et d’anciens ministres, ce courant a fait part au début du mois de son intention de présenter un candidat face au président Ali Bongo Ondimba qui a déjà annoncé sa candidature à un second mandat. Pour les membres de ce nouveau mouvement, le bilan d’Ali Bongo est «calamiteux»,
Guy Nzouba-Ndama serait-il le candidat qui défendrait les couleurs de cette aile dissidente du parti au pouvoir ? Certains le pensent en tout cas.