La Cour pénale internationale (CPI) a prononcé un non-lieu en faveur du vice-président kényan, William Ruto, qui était poursuivi pour crimes contre l’humanité, faute d’éléments de preuve suffisants.
Dans son communiqué informant sur l’abandon de poursuites contre Ruto, la CPI a indiqué qu’au vu des éléments de preuve, les juges, à la majorité «ont convenu d’annuler les charges et de prononcer un non-lieu en faveur des deux accusés», notamment William Ruto et Joshua Arap Sang, un présentateur de radio également poursuivi pour les mêmes faits que le vice-président.
Toutefois, les juges de la CPI n’excluent pas de nouvelles poursuites contre Ruto, devant la CPI ou devant une juridiction nationale, en cas de nouveaux éléments de preuve.
Le vice-président du Kenya était poursuivi pour des meurtres, persécutions et déportations commis dans son pays lors des épisodes de violence survenus à la suite du scrutin présidentiel de 2007 qui avait permis la réélection du président Mwai Kibaki. Ces violences avaient fait plus de 1.300 morts et occasionné l’exil de plus de 600.000 personnes.
La suspension des poursuites à l’encontre de Ruto était une demande récurrente de plusieurs responsables africains, avec en-tête le président kenya, Uhuru Kenyatta, qui était lui-même poursuivi également pour crimes contre l’humanité par la CPI et avait bénéficié, en décembre 2014, de l’abandon des charges pesant contre sa personne, faute de preuves suffisantes.
Accusant la CPI de ne s’en prendre qu’aux dirigeants africains, une conviction partagée par plusieurs chefs d’Etat du continent, Uhuru Kenyatta a profité du sommet de l’Union africaine, tenu fin janvier à Addis Abeba, pour plaider en faveur du retrait des pays africains du statut de Rome (1998) qui fonde la Cour pénale internationale (CPI). Une proposition aurait été adoptée dans ce sens, à la fin du sommet, par l’assemblée des chefs d’État présents.