L’armée nigériane a annoncé mardi dernier, l’ouverture d’un camp destiné à la réinsertion des islamistes du groupe islamiste Boko Haram qui renoncerait au djihadisme pour se rendre aux autorités.
Cette initiative a pour objectif de réhabiliter et de réintégrer «des membres de Boko Haram qui se sont rendus et repentis afin qu’ils retrouvent une place normale dans la société», d’après l’armée qui espère un feed-back positif.
Le programme de déradicalisation et de réinsertion, baptisé «opération couloir sécurisé», prévoit pour ces repentis une formation professionnelle pour acquérir de nouvelles compétences susceptibles de contribuer à la croissance économique du pays.
Par le passé, les combattants de Boko Haram qui se rendaient étaient emprisonnés en attendant leur procès. Mais l’armée a été critiquée pour cette méthode, notamment par Amnesty International qui a révélé que des hommes et des jeunes garçons mourraient au cours de leur détention. Ils seraient, selon AI, près de 7000 personnes à avoir connu cette fin depuis 2011.
Parallèlement à l’initiative de réinsertion des repentis, les forces armées promettent de poursuivre leur offensive contre les insurgés de Boko Haram qui ont d’ailleurs subi, ces derniers temps, de sérieux revers.
Au sein de Boko Haram, devenue la filiale subsharienne de l’Etat islamique, une certaine confusion règne au regard des vidéos que le groupe diffuse. Fin mars, une vidéo circulant sur Internet, montrait Abubakar Shekau très affaibli et semblant annoncer la fin de son combat au sein de Boko Haram. Environ une semaine après, la secte affirmait dans une autre vidéo, ses intentions de poursuivre le combat avec Shekau à sa tête.
Toujours est-il que la secte islamiste nigériane, lancée en 2009 et qui a causé la mort d’environ 20.000 personnes, est de plus en plus affaiblie, selon plusieurs observateurs.