Le secrétaire générale de L’ONU, Ban Ki-moon a exigé ce dimanche, l’ouverture d’une enquête suite à la mort de trois opposants détenus dans une prison en Gambie.
Ces détenus, parmi lesquels figurait un haut responsable du Parti démocratique uni (UDP), Ebrima Solo Sandeng, étaient arrêtés le 14 avril dernier, après une marche de protestation à Sérékunda, près de Banjul, la capitale, qui était violemment réprimée par les forces de sécurité.
Les manifestants réclamaient des «réformes électorales» en perspective de la présidentielle prévue en décembre prochain, alors que le président Yaya Jammeh était en Turquie pour assister à un sommet de l’organisation de Conférence Islamique (OCI).
Ban Ki-moon a demandé l’ouverture d’une enquête sur la mort des détenus et réclamé la libération de toutes les personnes arrêtées lors des dernières manifestations, dont le chef de l’opposition, Ousainou Darboe, qui a été arrêté samedi 16 avril, au cours d’une marche de protestation contre la mort de Solo Sandeng.
Le Secrétaire général de l’ONU «appelle les autorités à mener une enquête rapide, approfondie et indépendante sur les circonstances qui ont conduit à leur mort, alors qu’ils étaient en détention», a annoncé son porte-parole. Il a également appelé le gouvernement gambien à relâcher «immédiatement et sans condition» les personnes arrêtées, dont Ousainou Darboe, a-t-il ajouté.
L’ONU, inquiète de l’utilisation d’une force excessive par les forces de sécurité gambiennes, a également invité le président Yaya Jammeh à «maintenir les droits des Gambiens à la liberté d’expression et à manifester pacifiquement». Amnesty International a dénoncé un climat de violence et d’impunité dans le pays.
De son côté, comme à l’accoutumée, le chef de l’Etat gambien a proféré des menaces contre la communauté internationale, depuis la Turquie. Arrivé au pouvoir depuis 1994, par un coup d’Etat, Jammeh dirige son pays d’une main de fer, en dépit de toutes les interpellations des organisations de défense des droits de l’Homme.