Deux personnes ont été brûlées vives lors des violences xénophobes dans des bidonvilles de Lusaka, la capitale de la Zambie, où les habitants s’attaquent aux commerçants rwandais pour de présumés crimes rituels, a annoncé mercredi la police locale.
«Les deux personnes dont la nationalité n’a pas été précisée ont été brûlées vives le 18 avril 2016 à Kanyama», un bidonville de la capitale, a précisé, dans un communiqué, la porte-parole de la police, Charity Chanda.
Les attaques ont été déclenchées suite à la mort récente de sept personnes dont les corps ont été retrouvés amputés de leurs oreilles ou leur cœur, organes considérés comme porte chance aux affaires.
Par ailleurs, des maisons et des magasins supposés appartenir à des Rwandais, ont été saccagés par des centaines de Zambiens de Kanyama et Lusaka. La police a interpellé plus de 200 personnes liées à ces émeutes, ainsi que onze suspects liés aux crimes rituels.
Plusieurs ressortissants rwandais ont trouvé refuge dans des commissariats et à l’Ambassade du Rwanda.
Le gouvernement zambien a dénoncé ces agressions et a promis sa protection aux étrangers installés dans le pays. Dans une adresse à la nation sur la chaîne nationale, le ministre de l’Intérieur, Davies Mwila, a affirmé que la sécurité de la communauté d’affaires et du public en général sera assurée par un déploiement massif des forces de l’ordre.
«Le service de police zambien a déployé des effectifs adéquats et a déjà appréhendé des suspects en relation avec ces pillages. Nous devons tous rester calmes, soutenir la police et isoler ceux qui sont impliqués dans ces activités criminelles. Nous devons continuer de respecter la loi et ne pas tenter de faire justice nous-mêmes», a-t-il conclu.
La situation était relativement calme mercredi après deux jours de violences.