La Force multinationale mixte de lutte contre Boko Haram (FMM) a accusé, lundi à Niamey, les différents partenaires dans la lutte contre le groupe terroriste, dont l’Union africaine (UA), d’avoir brillé par leur «manque d’engagement».
Son Commandant, le général de division nigérian, Lamidi Oyebayo Adeosun a regretté particulièrement le désengagement de l’Union Africaine qui était censée apporter un «soutien additionnel» à la FMM.
Au sortir d’un entretien avec l’Etat-major des Forces armées nigériennes, Adeosun a rappelé, devant la presse que «la FMM attend toujours le respect des engagements pris par les partenaires stratégiques dans le cadre de la lutte contre Boko Haram». «Tout ce que nous avons eu pour la Force, ce sont les moyens de communication et 11 véhicules», a-t-il précisé.
La FMM a été mise en place en juin dernier par les Etats membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (Cameroun, Nigeria, Niger, Tchad et le Benin), pour lutter contre Boko Haram et d’autres groupes terroristes.
Forte de 8700 soldats, elle est entrée en phase opérationnelle en novembre 2015 et a déjà affaibli, selon plusieurs observateurs, la force de frappe de la secte terroriste Boko Haram, qui continue tout de même à multiplier ses incursions dans cette zone du Lac Tchad.
Adeosun s’est rendu à Niamey, pour faire le point avec les autorités du Niger, sur les opérations sur le terrain, les défis et les actions futures à mener.
Selon les chercheurs de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique (ORCRA), instrument de recherche de Timbuktu Institute-African, la faiblesse de la FMM réside dans le fait qu’elle aurait négligé le changement de stratégie que Boko Haram serait en train d’opérer.
Le directeur de l’Institut, Bakary Sambe estime qu’en se «concentrant sur les régions du Bassin Lac Tchad, notamment, les zones frontalières entre le Cameroun et le Nigeria, la force multinationale n’a pas pris en compte le redéploiement de Boko Haram à l’intérieur de ces deux pays avec de nouvelles cellules qui ont, récemment, vu le jour».
Timbuktu Institute a par ailleurs, révélé que l’actuel chef de Boko Haram, Abubakar Shekau serait en phase d’être remplacé par Bana Blachera, le chargé de la logistique de la secte djihadiste.