L’agence de notation américaine Moody’s, après avoir placé début mars dernier, le Nigeria sous surveillance négative, a abaissé ce mois d’avril, la note souveraine du Nigeria, de «Ba3» à «B1» avec une perspective stable soit le premier échelon dans la catégorie des obligations dites «hautement spéculatives».
Dans ses rapports publiés le 29 avril, l’agence de notation américaine Moody’s pointe du doigt les «prix du pétrole demeurés trop bas» comme principale cause de cette situation, et évoque d’autres faits justifiant la dégradation de la note souveraine de la première économie du continent africain. Le Nigeria a enregistré une balance des comptes courants déficitaire de -3 % du PIB et cette année elle tournera autour de -2,3 %.
Cet état de lieu a eu des répercussions négatives sur la monnaie locale, déjà dévaluée en 2014 et sur les réserves du Nigeria en devises étrangères qui auraient chuté, selon Moody’s, de -6 milliards de dollars en un an, à 28,4 milliards de dollars fin 2015 et devraient poursuivre cette année leur baisse.
Cependant, compte tenu de plusieurs avantages dont dispose le Nigeria, l’agence américaine a accompagné la baisse de sa note d’une perspective «stable». «La perspective stable est motivée par l’avis de Moody’s que les risques de baisse posés par l’affaiblissement de la solidité financière du pays et des pressions extérieures sur l’économie prévues pour 2016 et 2017 sont équilibrés par la force des finances du pays qui dépasse celle des autres pays africains notés», expliquent les analystes.
Le ratio d’endettement du Nigeria est à 16% du PIB, alors que la moyenne de ce ratio dans les pays notés «B1» est de 53%, et son «indicateur de vulnérabilité externe» s’élève à 31%, contre une valeur médiane de 57% pour d’autres pays de la même catégorie.