Le vice-président nigérian Yemi Osinbajo a annoncé mardi, que près de 15 milliards de dollars de fonds publics auraient été détournés par le gouvernement précédent à travers de faux contrats d’approvisionnement en armes.
Dans un communiqué diffusé ce mardi, Yemi Osinbajo explique que cette somme, qui représente plus de la moitié des réserves en devises étrangères du pays (évaluées à 27 milliards de dollars), «s’est évaporée (…) à cause de pratiques frauduleuses et corrompues dans (…) des dépenses consacrées à des équipements de sécurité».
Ce n’est pas la première fois que l’ancien gouvernement de Goodluck Jonathan, est accusé de corruption. Les nouvelles autorités, exécutant la promesse de campagne du président nigérian, Muhammadu Buhari, de faire de la lutte contre la corruption une priorité, ont déjà interpellé plusieurs anciens responsables qui sont dans l’attente d’être jugés.
C’est le cas de Sambo Dasuki, un ex-conseiller à la sécurité nationale de l’ex-président Goodluck Jonathan, qui est accusé d’avoir attribué de faux contrats militaires totalisant une somme de 2 milliards de dollars. Ou encore d’Alex Badeh, un ex-chef d’état-major des armées poursuivi pour des détournements de fonds évalués à 19,8 millions de dollars, initialement affectés à la rémunération du personnel militaire.
Outre la lutte contre la corruption, le président Buhari avait promis de retrouver les sommes «astronomiques» dilapidées par d’anciens responsables depuis des décennies. En janvier passé, le ministre de l’Information, Lai Mohammed, a affirmé que 55 personnes avaient détourné une somme avoisinant les 6,7 milliards de dollars de fonds publics entre 2006 et 2013.
Mais les opposants au régime de Buhari, accusent ce dernier et son gouvernement de ne focaliser leur attention que sur l’ancienne administration épargnant l’actuelle élite dirigeante.