La Cour suprême au Burundi a condamné ce lundi, à la prison à vie, 21 officiers de l’armée et de la police, sur 28 accusés, pour leur implication dans la tentative de coup d’Etat contre le président, Pierre Nkurunziza, en mai 2015.
Ayant fait appel, les putschistes n’ont pas obtenu gain de cause, bien au contraire, leurs peines ont été alourdies, par rapport au verdict en première instance, où seuls quatre généraux dont le numéro deux de la tentative de coup d’Etat, Cyrille Ndayirukiye, avaient été condamnés à la prison à perpétuité.
Les condamnés, qui ont comparu sans aucune assistance, la Cour ayant récusé leurs avocats, sont également astreints à payer des dédommagements pour plus de 6 milliards de francs burundais, soit 3,4 millions d’euros, notamment à l’armée, la police, le parti au pouvoir et la Radio Rema.
Mais la défense ne semble pas vouloir s’arrêter à ce niveau. Un avocat de six prévenus parmi les condamnés a promis de déposer un pourvoi en cassation.
Le chef des putschistes, le général Godefroid Nyombare, ancien patron des services de renseignement, avait annoncé le 13 mai 2015, la destitution du chef de l’Etat qui était en déplacement à l’étranger. Mais après 48 heures d’incertitude, la tentative de coup d’état avait échoué. Le général Ndayirukiye est en fuite depuis lors.
Ces sévères condamnations pourraient être un signal fort du pouvoir à l’adresse de l’ensemble des opposants (leaders d’opposition, figures de la société civile ou des responsables des médias indépendants) qui continuent à contester le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.
Entre temps, le dialogue prôné par la communauté internationale pour mettre un terme à la crise politique qui secoue le pays, est toujours au point mort. Le gouvernement burundais n’est toujours pas disposé à s’asseoir autour d’une même table avec ses opposants.