Le ministère sud-africain de la Justice a finalement mis en «congé spécial» la juge sud-africaine blanche Mabel Jansen qui avait affirmé sur Internet que le viol faisait partie intégrante de la culture noire.
«Le ministre de la Justice Michael Masutha a approuvé la mise en congé spécial de la juge Mabel Jansen en attendant l’étude d’une plainte transmise par la Commission des Services juridiques», indique le communiqué du ministère publié mercredi 11 mai. Le document précise que la décision de sa suspension est liée «aux commentaires qui lui ont été attribués sur les réseaux sociaux et qui ont causé l’indignation d’une partie de l’opinion publique.»
La démarche concernant cette suspension a été entreprise par la Cour du Gauteng, la province où exerce la juge Jansen.
Dans une conversation privée sur Facebook avec une militante antiraciste, il y a une année, Mabel Jansen avait affirmé que, dans la culture noire, «une femme est là pour leur donner du plaisir», et cela est «vu comme un droit absolu et le consentement d’une femme n’est pas requis.»
Ces propos publiés dimanche 8 mai dernier ont déclenché une vague d’indignation en Afrique du Sud, sur les réseaux sociaux, et ont été qualifiés de racistes. Certains Sud-Africains ont réclamé que la juge soit démise de ses fonctions.
La juge s’est défendue en expliquant que ses propos avaient été sortis de leur contexte. «Ce que j’ai dit de façon confidentielle à quelqu’un que je tentais d’aider a été sorti de son contexte et faisait référence à des affaires spécifiques», a-t-elle déclaré lundi 9 mai dans un journal local.
Mais cela n’a pas suffit pour que l’affaire tombe dans les oubliettes. Une plainte est en cours d’étude par la Commission des Services juridiques. Entre temps, un congé spécial a été infligé à la magistrate.